Aurélien Carton est un jeune poète que j'ai le plaisir de côtoyer sur un site où nous publions tous deux régulièrement nos petites bafouilles.
L'Harmattan a aimé ses textes (ce qui ne m'étonne absolument pas, ce garçon a un regard poétique d'une force et d'une sensibilité à tomber) et l'a publié dans un recueil à découvrir absolument ici : éditions l'Harmattan
Si je fais sa pub ici, c'est par désir de partager, de faire connaître son talent indiscutable.
Souvent décharnée et zébrée d'images sombres, sa poésie fouille sans concessions et sans pudeur les fonds de placards de nos âmes si imparfaites, et nous emmène sur des berges parfois inattendues.
Moi, j'aime sans restriction.
Quelques passages piqués ça et là :
"(...) Simplement allongé à l'ombre d'un peuplier
Sur ma peau de brouillard les germes du sursis
Fleurissaient en un hymne
De feuillage gercé
Des visages prenaient forme sous l'haleine du vent
Il modelait mes songes de son souffle d'osmose
Pourrissait en mon coeur la dépouille du temps
Flânaient en ma mémoire des souvenirs moroses
J'étais ce spectateur assis sur l'existence
Ce difforme gisant passeur de sentiments
Dans mon crâne bavaient les morsures de l'enfance
Simplement à l'écoute d'un autre firmament (...)"
(Un autre firmament)
"(...) Je me dis que pour nous le présent est un leurre
Qu'un sourire de vieillard est un gouffre de suie
Nous choyons comme nos fils ces lambeaux de bonheur
Qui demeurent suspendus aux cils de la nuit
Par temps de solitude (...) "
(Anatomie d'un souvenir)
C'est une poésie qui ne s'encombre ni de règles ni d'artifices, qui a son propre souffle, son propre rythme si personnel et singulier. On retrouve quelques mots et images "fétiches" qui accompagnent la plupart des textes, saupoudrés ça et là, et qui sont également la signature de l'auteur.
A découvrir !