Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le temps des Avelines

Le temps des Avelines


Michel Garneau : La poésie

Publié par Tinuviel sur 10 Juin 2010, 12:34pm

Catégories : #MOTS DES AUTRES

 

La poésie c’est la cousine germaine de l’imprévisible
Et, de l’imprévisible, il en faut des paniers
Et des tonnes
À déverser en secret dans nos révolutions
Qui sécrètent des bombes imaginaires du pouvoir,
Du pouvoir de dire autre chose
Que la guerre et les petits partis
Qui se passent des petits paniers
Aux barbes hirsutes
Pour une libération de demain.

La poésie, c’est ce qui nous reste
Quand les grands manitous de la fatalité
Se sont prononcés contre la vie.

La poésie, c’est la lune penchée comme un canot
Qui chavire son gréement
Dans nos nuits d’attente.

La poésie, c’est la manière de s’habiller
Quand on ne peut pas parler.
C’est la manière de parler
Quand on ne peut pas écrire.
C’est la manière de regarder
Quand on ne peut ni parler ni écrire.
C’est la manière de penser
Quand on ne peut ni parler, ni écrire, ni regarder.

Mais laissez-nous la poésie.
Elle entrera forte, comme une fleur fille.
Elle tapissera nos murs de visages d’hommes anciens
Qui ont dévisagé la folie, la mort, la solitude.
Plus jamais elle ne perdra le nord.

La poésie, elle aura des enfants qui auront des enfants
Qui auront des enfants.
Elle fera tomber les drames psychologiques des prélarts,
Du quotidien, des buildings, des photos de riches blasés.
Elle remontera l’horloge de la fable, des contes, des légendes,
Des histoires à vivre debout au grand soleil.
Elle injectera la dignité archaïque dans les générations
Qui ne font que commencer
À recevoir des balles de plomb dans les ailes,
Elle fera un mariage de raison,
Aussi paradoxal que cela puisse paraître,
Avec un homme d’affaires qui rendra la poésie populaire.
La grande vie, que je te dis !

La poésie, elle s’écrira, elle s’imprimera,
Elle se dira, elle se chantera,
Elle se taira et elle naîtra
Dans nos vêtements, dans nos logis,
Dans notre nourriture, dans nos fêtes,
Dans nos relations humaines,
Dans nos relations inhumaines.
Elle corrigera l’obséquiosité hiérarchique
Pour ceux qui n’ont pas de compte en banque
Et, si jamais, elle pleure, la poésie,
Ce sera pour inventer des criques d’eau salée
Avec ses larmes,
Pour que les hommes se baignent au chaud.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents