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Le temps des Avelines

Le temps des Avelines


Par-delà ton silence

Publié par Tinuviel sur 16 Avril 2009, 08:53am

Catégories : #POEMES EN VRAC

Hors des frontières floues
Du temps désenchanté
Qui abrite l'absence
Et gémit son désir...

Quand le soir accablé
Et raidi de chagrin
Me chuchote sans âme
Ses secrets de papier
Tout froissés de sommeil...

Quand, au gris de mes yeux
Devenus incroyants
Par tant de mots déçus,
Sillonne l'eau bénite
Des rêves embués
Qui s'y blottissent encore...

Quand, à l'heure des loups,
S'égarent les fantômes
De tous mes oiseaux morts
D'avoir bu les étoiles
Et de s'être enivrés
De trop de fausses joies
Et d'illusions perdues...

Lorsque je me souviens,
Blottis au clair-obscur
De mon âme scellée,
Des mots enrubannés
Qui depuis tant de nuits
Dorment à l'ombre froide
De mes vœux épuisés
Par trop d'attente vaine...

Oui, tous ces mots de miel
Qui me brûlaient la gorge
Et saoulés de la sève
De mes premiers étés,
Que ne les as-tu pris
Pour dessiner nos cœurs
Sur le givre fragile
Déposé comme un voile
Au carreau de nos vies...

Quand je t'offrais, maman,
En un bouquet fané
Tous les élans muets
Et les rires glacés
De mon enfance éteinte,
Que n'as-tu fait éclore
Au creux de ton silence
Une graine de mère
En forme de berceau
Pour m'ouvrir à la vie...

Après mille voyages
À vaguer sans un phare
Pour embraser mes routes,
Après que dans mon ventre
Enchevêtré de ronces
Ait germé la poussière
D'un improbable espoir
Qui a su conjurer
Le vide et la détresse,
Et ton infirmité
À démurer mon âme...

Je me dis qu'il est temps,
Avant le grand voyage
Et l'éternelle nuit,
Que j'accorde pardon
À ton absence grise
Et à tes bras ballants
Ignorants de mes peurs,
Qui n'ont pas su donner
Ce que tu n'avais pas.
Que je laisse couler
Hors du bleu de mes veines
Mes sanglots d'innocence...

Sur mes joues lacérées
Du chemin de mes pleurs,
Les sourires confiture
Picorés de baisers
N'auront jamais fleuri...
Mais aujourd'hui, enfin,
Du clair de mon automne
Aux saveurs de printemps,
Malgré ton indigence
Et tes mains desséchées,
J'ai allumé le ciel
Au fond de mon regard
Qui ne craint plus la soif.

Hors de toi j'ai construit,
Sur mon sol dénudé,
Un amour invincible.

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